Le cri du coeur – Sauvons le parc des Evaux
Vous trouverez ci-joint le répertoire des articles et interviews publiés suite à la conférence de presse du 12 avril 2022.
Vous trouverez également notre LETTRE OUVERTE au Conseil d’ETAT, au GRAND CONSEIL et aux GENEVOIS : https://sauvons-parc-evaux.ch/conf-de-presse-du-12-avril-2022/
RTS – 12 avril 2022 – par Théo Jeannet
À Genève, l’implantation de l’académie du Servette FC dans le parc des Evaux fait débat entre autorités et défenseurs de l’environnement
https://www.rts.ch/play/tv/redirect/detail/13016344
Radio Lac – 12 avril 2022 – par Sébastien Telley
Installation du SFC aux Evaux: “on est arrivé au point où on est contre”
Les riverains du Parc des Evaux ne veulent pas de l’académie du Servette FC dans le parc onésien. Ils s’opposent désormais à toute installation même provisoire aux Evaux.
Le projet d’installation de l’Académie du Servette FC aux Evaux n’est pas un bon projet. Voilà en substance ce que l’association “Sauvons le parc des Evaux” déclarait mardi lors d’une conférence de presse.
Une association composée de riverains qui s’inquiètent de l’impact écologique et sociétal de cette installation de l’académie du club grenat et qui fustigent le manque de transparence du Conseil d’Etat dans ce dossier. Un dossier qui a atteint désormais un point de non-retour.
Durant leur point presse, l’association “Sauvons le Parc des Evaux” a critiqué l’attitude du Conseil d’Etat. “Il n’y a pas de ministre de l’environnement à Genève”, a notamment critiqué Jean Hertzschuch, vice-président de l’association, critiquant l’attitude du conseiller d’Etat Antonio Hodgers vis à vis de ce dossier.
Reste que l’association souhaite se faire entendre, quitte à donner l’impression de se fâcher avec les autorités cantonales
Pour les riverains directs du parc, ce projet d’académie fait craindre plusieurs nuisances.
Tribune de Genève – 12 avril 2022 – par Lorraine Fasler
«Nous déposerons nos recours d’ici au 16 mai»
L’association Sauvons le parc des Évaux est bien décidée à ne rien lâcher face au projet du Canton.
https://www.tdg.ch/nous-deposerons-nos-recours-avant-le-16-avril-485751573723
On nous annonce «une petite conférence de presse tonitruante». L’association Sauvons le parc des Évaux a donné une nouvelle fois rendez-vous à la presse mardi au café du Grütli afin de clamer son opposition ferme à la venue de l’Académie du Servette FC aux Évaux, une douzaine de jours après que l’ensemble des autorisations de construire ont été délivrées. «Nous déposerons nos recours avant le 16 mai», annonce Jean Hertzschuch, au nom de l’association Sauvons le parc des Évaux.
Pour rappel, selon le Canton, le relogement provisoire de l’académie de football est prévu pour une durée de dix ans, dans l’attente de l’aménagement d’un pôle football cantonal sur un autre site. Actuellement, les jeunes footballeurs du Servette FC jouent et s’entraînent à Balexert, à Vernier. Or, cet emplacement doit accueillir le futur cycle d’orientation de Balexert, conformément à la loi 12741 votée par le Grand Conseil le 29 avril 2021.
Pas de référendum
Les associations de riverains, elles, s’y opposent, en avançant la défense de la faune et la flore du parc, le risque de faire passer «le sport spectacle ou business» avant la détente et «le sport détente».
«On ne permet pas aux citoyens de se prononcer.»
Margareth Robert-Tissot, présidente de l’association Sauvegarde Confignon
«Nous sommes connus pour faire des référendums, mais nous avons choisi de nous abstenir dans le cadre de l’agrandissement du Collège du Renard et du déménagement Servette FC aux Évaux, afin de ne pas retarder la construction du nouveau cycle. La décision était difficile, mais nous sommes obligés de faire des recours juridiques cette fois-ci. Et nous n’acceptons aucune responsabilité concernant un retard éventuel pour les élèves. C’était à l’État d’anticiper ce besoin de place et la nécessité de trouver, ailleurs, un emplacement pour l’académie», poursuit Jean Hertzschuch, qui se montre extrêmement critique vis-à-vis du Conseil d’État: «Il n’y a pas de ministre de l’Environnement à Genève.»
Margareth Robert-Tissot, présidente de l’association Sauvegarde Confignon, regrette, par ailleurs, «l’absence d’enquête publique et de demande d’autorisation concernant le volet mobilité. On ne permet pas aux citoyens de se prononcer.» «Et pourquoi, par exemple, mettre à disposition du staff 35 places dans le parking actuel du Cycle du Marais?» s’interroge Jean Hertzschuch.
Future ligne de bus
Côté mobilité, relevons d’ailleurs un quiproquo issu de la lecture du communiqué du Canton du 31 mars dernier. Le Département des infrastructures (DI) nous confirme mercredi que le plan mobilité daté du 5 mai 2021 reste valide. Ainsi, la future ligne de bus, d’une capacité d’environ quinze places, financée par le Canton, permettant de relier Confignon au cœur des Évaux, prévoit bien de passer par le chemin François-Chavaz.
À l’ouest du parc, des aménagements sont prévus pour l’Académie du Servette FC. Et plus précisément le dépose-minute pour les parents de joueurs amenant leurs enfants sur place, selon le plan du DI, ainsi qu’un espace d’arrêt pour les cars des clubs. Cela afin «d’éviter des contraintes supplémentaires d’accès par des véhicules privés sur le chemin François-Chavaz».
Le coût de cette nouvelle ligne est estimé à 1,97 million de francs. Sa cadence sera réglée au quart d’heure et à la demi-heure, selon les horaires de fréquentation. Ce bus entrera en service dès le déménagement de l’Académie du Servette FC aux Évaux, nous indique le DI.
Lorraine Fasler est journaliste à la Tribune de Genève depuis 2018. Auparavant, elle a travaillé pour RTS info. Elle est titulaire d’un master de l’Académie des médias et du journalisme de l’Université de Neuchâtel.
GHI – 12 avril 2022 – par Tadeusz Roth
Parc des Evaux à Onex: «L’Etat n’écoute personne!»
https://www.ghi.ch/parc-des-evaux-onex-letat-necoute-personne
éCOLOGIE • «Cette installation décidée à la va-vite est grotesque et reflète bien l’état d’esprit des autorités du Canton actuellement». C’est en ces termes que Sauvons le parc des Evaux, aux côtés d’autres associations locales, qualifie le projet de relogement temporaire de l’académie du Servette FC au parc des Evaux, à Onex. En conférence de presse mardi matin, les défenseurs de la nature affirment que ce dossier aurait été en grande partie passé sous silence par les autorités: «Nous l’interprétons comme une forme de mépris», regrettent-ils.
Les associations accusent nommément le conseiller d’Etat chargé du Sport, Thierry Apothéloz de n’avoir pas pris en compte les différentes oppositions, notamment celles formulées par Onex. La commune a en effet promis de «se battre jusqu’au bout» contre le déménagement temporaire. La conseillère administrative Maryam Yunus Ebener a d’ailleurs annoncé dans le journal Le Courrier qu’elle allait recourir contre les autorisations de construire délivrées le 30 mars. Son objectif: «Tout mettre en œuvre pour éviter qu’un des plus grands parcs de Suisse ne se transforme en stade de foot.»
Disparition de la biodiversité
Autre conseiller d’Etat épinglé par les associations: Antonio Hodgers, chargé du Département du territoire. «Nous pensons qu’il aurait dû prendre la responsabilité de refuser un projet ayant de tels impacts environnementaux à l’heure du réchauffement climatique et de la disparition progressive de la biodiversité.»
Pour les associations, les constructions prévues risquent d’avoir des conséquences négatives sur l’environnement, et ce malgré leur caractère provisoire (dix ans). Notamment: l’abattage de 42 arbres, une pollution lumineuse très présente en raison des 24 mâts de 15 à 16 mètres ou encore une entrave à la circulation des animaux.
Défendre la qualité de vie
Après consultation de l’image directrice 2018 du parc, Sauvons les Evaux redoute également un déclassement de terres agricoles pour une urbanisation des Evaux à la hauteur du parc urbain de Bernex, avec une entrée principale et l’édification d’un autre grand bâtiment.
Les associations annoncent d’ores et déjà réfléchir à donner au parc une nouvelle protection sur le long terme, «peut être en incluant un nouveau statut juridique». «Nous ne faisons pas recours contre le football mais bien contre les impacts environnementaux. Et pour défendre la qualité de vie des Genevois», concluent-elles. TR
20 minutes – par David Ramseyer
Match tendu en vue entre footballeurs, écoliers et climat
L’académie du Servette a obtenu ses autorisations de construire. Il y aura des recours. Tout retard freinera la construction d’une école avec à la clé une facture salée, selon l’Etat.
Feu vert pour l’installation du pôle cantonal de football au centre sportif des Evaux à Onex (GE). Les autorisations de construire ont été délivrées, a annoncé jeudi l’Etat. Mais les voyants pourraient virer au rouge en cas de retard du projet. Plusieurs recours sont annoncés pour des raisons environnementales et par crainte de nuisances en matière de trafic motorisé, notamment. Or, jouer les prolongations coûtera environ 50 millions de francs, assure le Canton.
Manque de places en classe
Car le destin de l’académie du Servette FC (SFC) est intimement lié à celui du futur Cycle d’orientation de Balexert. L’actuel antre des Grenats doit en effet faire place à un établissement scolaire de 900 élèves de 12 à 15 ans, en remplacement de l’actuel cycle délabré du Renard. Le début des travaux est prévu à l’été 2023. Si le club ne déménage pas, pas de nouvel établissement scolaire. «Il faudrait alors investir environ 50 millions de francs pour construire un bâtiment provisoire susceptible d’accueillir des centaines d’élèves supplémentaires à la rentrée 2026», assure Henri Della Casa, porte-parole du Département cantonal des Sports.
Apprentis footballeurs dans l’attente
Les autorisations de construire concernent la rénovation et la transformation de quatre terrains (dont trois en surface synthétique), ainsi que la construction d’un bâtiment de 2900 m2, aux Evaux. Celui-ci doit abriter l’administration de l’académie, des vestiaires ou encore des salles de massages et de physiothérapie pour les joueurs. Le centre de formation – provisoire car prévu sur dix ans avant de trouver un lieu de résidence définitif – doit abriter treize équipes de jeunes de 9 à 21 ans, soit plus de 200 footballeurs en formation, aujourd’hui ballotés parfois de site en site. Président de l’académie, Felipe Ortiz se réjouit évidement que les autorisations aient été délivrées: «Elles marquent l’aboutissement d’un travail important». Selon lui, le projet est «bon pour le football et la jeunesse, et bon pour Onex. Le plan mobilité adopté améliore par exemple les accès aujourd’hui difficiles au centre sportif des Evaux.»
SFC pas SDF
L’Etat pourrait-il bouter Servette hors ses murs pour débuter les travaux comme prévu, au risque que le club se retrouve sans domicile fixe? Non. «Le Grand Conseil a clairement conditionné le démarrage du chantier à la mise à disposition de nouvelles infrastructures pour accueillir l’académie», précise le Département des infrastructures. Celui de l’Instruction publique confirme: «L’école et le sport sont fondamentaux à la formation et à l’épanouissement de la jeunesse: il n’y a pour l’instant pas lieu de hiérarchiser les activités.»
Reste que selon le conseiller d’Etat Thierry Aptohléloz, une opposition au centre de formation «serait extrêmement préjudiciable pour le sport genevois, avec en cascade un impact majeur dans la mise en service d’infrastructures indispensables à la scolarité obligatoire de centaines de jeunes».
Un «chantage»
Selon certains opposants, l’Etat fait du chantage. La conseillère administrative onésienne chargée des Sports, Maryam Yunus Ebener, estime que le dossier transversal académie-cycle d’orientation, «ce n’est pas mon affaire». L’écologiste résume l’état d’esprit des recourants: «On se battra jusqu’au bout contre ce projet, avec l’espoir de remporter le match.»
Détente et nature menacées?
Le déménagement est loin d’être acté. Des recours contre la transformation des terrains et la construction du bâtiment sont annoncés. Dont deux de la commune d’Onex. «En matière de trafic, notamment , nous n’avons aucune garantie que les usagers ne continuent pas à utiliser leur auto pour venir», dénonce la magistrate Maryam Yunus Ebener. Elle critique aussi l’impact environnemental du projet. «Très fréquenté, les Evaux sont l’un des plus grands parcs de Suisse et on veut y favoriser le sport au détriment d’espaces naturels et de loisirs? C’est ça le plan climat récemment voté à Genève!?» Des arguments repris par Jean Hertzschuch, président de Sauvegarde Genève, l’une des associations de protection de l’environnement ou d’habitants qui, regroupées, comptent elles aussi faire recours. «Le plan mobilité a été planifié sans concertation et sans transparence, on va couper des arbres et privatiser des parcelles pour le football. C’est un non-sens écologique.» Quid des espoirs du foot genevois? «On trouve toujours des arguments pour justifier un projet, contre-attaque l’opposant. Il faut leur octroyer un autre lieu, mais pas dans un parc.»