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Le parc des Evaux  – Un Big business

Le saviez-vous ?

Avec ses 51 hectares, le parc des Evaux est un des plus grands parcs urbains de Suisse ! Il est géré par une fondation intercommunale de droit public, à but non lucratif.

Ce parc est longé par le Rhône dont les rives sont protégées par des conventions internationale, fédérale et cantonale.

Lieu de migration, de protection et de reproduction des espèces en péril, situé en zone de bois et de forêts ainsi qu’en zone de verdure selon le plan N° 27890-A / 507-517 et 527 adopté par le Grand Conseil en 1987 et selon le Projet de loi 6023-A 23, ce périmètre de verdure très prisé et utilisé par le public, ne doit pas faire l’objet de surenchère d’utilisation et d’offres de la part de la Fondation et des autorités. Souvenons-nous que dans les années qui ont suivi le vote du Grand Conseil, des velléités d’installation et de construction, dans un premier temps de l’Université, ensuite d’immeubles locatifs et de bâtiments sociaux et culturels, puis de lourds aménagements sportifs (stade, piscine, patinoire, halle de sport) puis d’une route, etc… ont tous été abandonnés ou refusés, soit par le monde politique, soit par le peuple.

Aujourd’hui, l’environnement, la biodiversité et les arbres sont à nouveau mis sous pression ou menacés par une fréquentation de plus en plus forte encouragée par les communes.

EXPLICATIONS

Nouvelle image directrice

La  nouvelle image directrice des Evaux est votée discrètement en 2019 par les 5 membres de la fondation de ce parc inter-communal (financée par les communes de Genève, Lancy, Onex, Confignon et Bernex), une image directrice dont on ne connaît ni la finalité ni si elle est toujours d’actualité. Nous savons juste que l’image qu’elle renvoie comme extension potentielle des Evaux est dévastatrice pour le parc puisqu’une autre entrée principale avec pavillon, jouxtant le parc urbain de Bernex, serait créée ouvrant ainsi la voie à un éventuel déclassement d’une terre agricole et à la construction d’une salle omnisport.

Nouvelle passerelle

La  passerelle Onex-Vernier envisagée en 2009 pour traverser le Rhône devrait être mise en service en automne 2023 pour les conduites des SIG, les piétons et les vélos. Ceci aura sans doute pour effet une augmentation significative de la fréquentation par la connexion des communes de la rive droite avec celles de la rive gauche (Onex, Confignon et Bernex). La préparation à la construction de cette passerelle a déjà eu pour conséquence malheureuse l’abattage d’une centaine d’arbres dans une hêtraie protégée directement sur les bords du Rhône, sans que personne ne s’en inquiète.

Nouvelle voie verte

La  voie verte Bernex-Jonction qui traversera le parc pourrait également amener son lot de nuisances tant en impacts environnementaux, qu’en fréquentation et incivilités.

Installation de l’Académie du Servette FC

Mentionnons encore la volonté de la Fondation d’accueillir l’Académie du Servette FC (env. 300 joueurs à l’entraînement plus les nombreux matchs la semaine et le weekend), contestée par 5 recours (par les associations ASC, Sauvegarde Genève, ASBEC et ChavazBien, Helvetia Nostra et les deux communes Onex et Bernex).

Le Big business

Mais ce n’est pas tout ! La Fondation a créé peu à peu un big business où le moindre service ou utilisation des installations du parc sont payants. Tout est en location : des terrains aux serviettes et visiblement, les prix ne sont pas à la portée de toutes les bourses : salles à louer, espaces extérieurs en location, logistique pour évènements, infrastructures sportives, vestiaires publics, infrastructures de loisirs et dortoirs. Même les vestiaires dits publics sont à louer – rendant en réalité les vestiaires privés. D’autre part, nous y trouvons un restaurant qui ne cesse de grandir et un parking bien entendu payant. Vous pouvez le constatez ici : https://www.evaux.ch/infos-pratiques/tarifs .

Ce « big business »  transforme peu à peu le périmètre des Evaux en un parc d’attractions. Ne serait-ce pas contraire à la volonté de la loi votée par le Grand Conseil en 1987 qui décrétait une zone de verdure pour le sport, la détente et les loisirs pour tous les citoyens ?

Nos associations estiment donc surprenant que la Fondation des Evaux détourne petit à petit ce parc de son premier objectif.

Voici apparemment la « nouvelle » définition d’un parc public,
géré par une Fondation de droit public à but non lucratif.

Un parc public doit-il être rentable et devenir une entreprise lucrative ?

Le mieux est souvent l’ennemie du bien. En transformant ces lieux de verdure et de respiration indispensable à la population en y créant toutes sortes d’activités payantes et lucratives, on met en péril l’environnement et les lieux de refuge de la faune.

On dépossède petit à petit les genevois de leurs parcs publics, qu’ils soient cantonaux ou communaux et tout le monde est perdant. Allons-nous dans un futur proche devoir payer pour l’utilisation de la plage des Eaux-Vives, des parcs des Bastions, de Trembley et de La Grange ? 

Nous sommes étonnés que les représentants des conseils municipaux des 5 communes siégeant à la fondation, n’aient pas encore réagi. Mais nos conseillers municipaux sont-ils au courant de ce que combine réellement cette organisation ?    

N’y aurait-il pas de nouveau matière pour que le Conseil d’État ou la Cour des Comptes intervienne ?

Conclusion

Pour paraphraser une des dernières affiches « étonnante et provocatrice » que la fondation a affichée récemment dans le parc, titrée : Un parc dans une ville ou une ville dans un parc ? Pour nous les associations, il est évident que les Evaux ne sont pas une ville dans un parc mais un parc dans une ville – qui inclut une précieuse nature à préserver pour les générations futures.

Margareth Robert-Tissot – Association pour la sauvegarde de Confignon et environs
Jean Hertzschuch – Sauvegarde Genève